Archive pour la catégorie ‘Témoignages’

Témoignage d’une ancienne habitante – 1932

Témoignage :

Mon père était Alsacien, né en 1883 à Andlau, sous l’occupation Allemande. Il est venu en France très jeune et s’est fait naturaliser Français. Il a été valet de chambre dans des maisons bourgeoises. Au moment de son mariage en 1912 il travaillait chez des Jésuites à l’Ermitage de Maxéville et c’est là qu’il s’est perfectionné dans la langue française. Il lisait et écrivait le Français correctement. Il a été mobilisé à la guerre de 1914/1918.

Ma mère Alsacienne, née en 1883 à Uberach, d’une famille de 10 enfants. Elle a quitté la maison à 12 ans pour être bonne à tout faire. Comme mon père, elle avait quitté l’Alsace pour venir en France. En 1912, elle travaillait comme cuisinière dans une grande maison bourgeoise de Nancy. Durant la guerre, ma mère a été concierge du Grand Sauvoy à Maxéville qui s’appelait le « Foyer des jeunes ouvriers » dirigé par la Fondation « Le Père Voizelet ». En 1920, ma mère a appris le métier de matelassière qu’elle a exercé jusqu’à l’âge de 69 ans.

En 1932, j’avais 13 ans, nous avons été expulsés, le propriétaire voulait récupérer sa maison. Nous sommes venus habiter la Chiennerie à Nancy que nous n’avons jamais quittée.

En 1934, grave crise du chômage, mon père s’est trouvé au chômage durant 18 mois. En juillet 1936, il a retrouvé un travail de menuisier. Au bout de 15 jours, il a eu un petit accident du travail et a eu une piqûre antitétanique, mais cela s’est infecté ce qui a provoqué une septicémie. Il a été 5 semaines à l’hôpital et est décédé le 4 octobre 1936 suite à son accident.

 

1955 – Cité d’Urgence – Témoignage

TÉMOIGNAGE :

Mon père était gardien de prison dans le midi. Après la fermeture de la prison, mes parents, mon frère et moi, nous sommes allés à Ludres dans un meublé. Il y avait une grande chambre et une petite cuisine.

Vers 1955, j’avais 12 ans,  nous avons habité aux Cités d’Urgence dans le quartier de la Chiennerie. Il y avait une chambre et une grande pièce où se trouvait une pierre à eau, une petite cabine de douche et à côté un wc turc.

Mes parents dormaient dans la grande pièce. La cabine à eau servait de local pour entreposer le charbon.

Les pièces étaient très froides et humides en hivers. Il pouvait y avoir de la glace au plafond. La journée on chauffait au charbon et la nuit avec des briquettes.

Parfois c’était animé par des disputes entre voisins, certains lançaient des petits boulets de charbon, celui qui les recevait les récupérait dans la cour, pour lui. Dans ces moment-là, les parents obligeaient les enfants à rentrer.

Les habitants travaillaient, certains comme gardien de prison à Nancy, à la SNCF, la Poste, dans le bâtiment (entreprise Sila), Je me souviens d’un boulanger et d’un vaguemestre (commissionnaire) à l’hôpital Maringer  et d’une dame qui travaillait à la caserne Thiery, son mari était électricien.

Nous y sommes restés environ 2 ans. Dès que les appartements d’une entrée du bâtiment 7 appelé aujourd’hui les Coquelicots étaient terminés, les habitants des cités d’urgence y étaient relogés.

Ensuite ce sont des familles de St Seb ou de la rue de la Flize qui sont venues habités les cités d’urgence du quartier. Leurs anciens logements ont été démolis.