1930-1945 – Le quartier s’organise
En 1930
L’évêché de Nancy décide de faire construire une église dédiée à Sainte Thérèse, à proximité des habitants. L’abbé Brice, curé fondateur, a été nommé. Aussitôt une chapelle provisoire a été construite avec quelques salles pour le catéchisme et des réunions.
C’était un évènement qui dépassait le quartier. Beaucoup de chrétiens ou non chrétiens avaient une dévotion particulière à Ste Thérèse. La première pierre qui a été posée le 31 mai 1931, a attiré du monde de toute la ville.
Les enfants du quartier allaient presque tous au catéchisme, faisaient leur communion solennelle et célébraient leur mariage.
Il y a des personnes dans le quartier qui ont été baptisés, ont fait leur première communion, leur mariage et d’autres qui ont quitté le quartier reviennent pour leur enterrement. (ça rentre dans la mentalité du quartier).
L’école
Une partie des enfants va à l’école du Placieux, l’autre à l’école Gebhart.
Loisirs
Le patronage paroissial recevait les enfants le jeudi. C’était le vicaire de la paroisse avec quelques bénévoles qui étaient responsable pour les garçons. Une religieuse et des jeunes filles s’occupaient des filles.
Quelques uns font partie d’une troupe de louveteaux ou de scouts.
Les adolescents vont au cinéma de la paroisse où au cinéma du « Parc » – Certains vont au bal.
En 1936
une section jociste (J.O.C. : Jeunesse Ouvrière Chrétienne) démarre.
Une quinzaine de filles participe au congrès du 10ème anniversaire à Paris en 1937.
Les adultes ne connaissent pas trop les loisirs, ils travaillaient dans leurs jardins. Certains vont au café jouent aux cartes ou vont à la pêche.
Organisation
Un habitant du quartier Monsieur GUILLEMIN a créé en 1933 l’Amicale Laïque du Placieux (Formation musicale) pour tenir les gosses du quartier tranquilles, ils ont aussi organisé des projections de films.
Les répétitions se déroulaient dans une baraque à la limite du quartier au milieu des champs.
Il y avait aussi une cellule du parti communiste.
Quelques chrétiens faisaient partie de la Fraternité des hommes de la paroisse.
Les femmes faisaient parties de la Ligue, Action catholique Générale.
A cette époque,
les femmes n’avaient pas encore le droit de vote
Ce droit leur a été donné par le Général De Gaulle en 1947
Une des premières actions des locataires
- a été de faire poser à leur frais, l’électricité dans toutes les pièces des pavillons.
- Une autre de faire une pétition à l’office H.B.M. pour pouvoir construire une petite baraque dans leur jardin afin de pouvoir garer leurs vélos, les outils de jardinage et un abri pour sécher les lessives.
Dans le quartier, il y avait aussi de la pauvreté, des problèmes de santé, veuvages etc….
Sur la paroisse, il y avait la conférence St Vincent de Paul et les Dames de Charité qui visitaient les familles. Ils donnaient des bons de pains, des légumes secs et certaines familles riches donnaient de l’argent. Cela se faisait discrètement.
A cette époque, il n’y avait pas d’organisations sociales comme aujourd’hui, les familles étaient résignées.
En 1932
il y a eu une crise du chômage, en particulier dans les mines du pays haut qui s’est étendue dans toute la France. Dans le quartier il y avait aussi des pères de famille en chômage. Malgré tout, toutes ces familles vivaient avec dignité.
1939-1945
La guerre – L’occupation par les Allemands – Privation, difficultés de ravitaillement, souffrance.
1944 – Bombardement du quartier
Les Américains étaient autour de Nancy et l’on entendait les bombardements. Un matin 3 chasseurs bombardier sont venus bombarder les casernes Blandan en particulier celle du 18ème Génie.
La caserne du milieu a été touchée juste dans son milieu, on pouvait voir du marché d’Haussonville sa réparation (A cet endroit se construit ARTEM). Le bâtiment qui longe la rue Vauban a été touché.
Ces avions portaient 2 bombes chacune, une est tombée rue Général Hulot, une maison a été détruite. Le propriétaire qui était monté pour ouvrir les fenêtres a été tué.
Une autre est tombée sur les débris mais n’a pas éclaté ainsi qu’une troisième qui a traversé deux murs d’une maison, rue Courtot de Cissey. Heureusement il y avait plusieurs personnes dans cette maison.
L’après-midi vers 14 H, les Américains ont bombardé par canon mais en fait tout le quartier était en point de mire.
Un monsieur qui faisait partie de la défense passive a été tué.
Les bombardements ont continué toute la semaine. (On entendait le départ, le sifflement et l’arrivée, toutes les deux heures).
Les obus tombaient un peu partout (église, le clocher, jardins, maison au coin de la rue Courtot de Cissey et de la rue Vauban) un atelier de mécanique en bois a reçu un obus incendiaire qui a tout brulé.
Les familles du quartier couchaient tous dans les caves. Les Américains pensaient qu’il y avait encore des Allemands dans les casernes.
Cela a duré jusqu’à la libération de Nancy le 15 septembre 1944. La guerre n’était pas finie.